Assurance vie : la crise de la dette sur les contrats d'assurance vie.
La crise de la dette n'en finit pas d'alimenter la une des journaux et l'inquiétude toute légitime des épargnants s'intensifie au même rythme que les plans de sauvetage. L'assurance vie, placement préféré des Français en volume, est réputé être un produit financier sûr, c'est pour cette raison qu'il totalise plus de 1 400 milliards d'encours. Les détenteurs de contrats d'assurance vie sont peu nombreux à connaître la répartitions des avoirs, par simple ignorance face à un produit complexe et parce que les compagnies ne donnent pas nécessairement la composition des contrats. Face à un problème sérieux et insurmontable à ce jour comme cette crise de la dette, les épargnants doivent-ils craindre pour leur placement ?
Les contrats d'assurance vie investis en euros ont leur capital garanti, ce qui signifie que les fonds déposés par l'épargnant sont garantis par l'assureur qui est en retour chargé de les rentabiliser. 80% de ces fonds sécurisés sont investis en obligations dont la moitié en obligations d'Etat. En résumé simpliste, l'épargnant, à travers son contrat, prête de l'argent à l'Etat, un émetteur depuis toujours considéré comme solvable. L'exemple de la Grèce prouverait le contraire.
L'exposition des assureurs à la dette grecque est cependant marginale, puisque les emprunts grecs ne représentent qu'1% de leurs actifs. Les rendements des contrats d'assurance vie des détenteurs français seront dès lors relativement "épargnés". Le capital sera toujours garanti, on peut juste s'attendre à une perte sur les rendements en euros de l'orde de 0,2%. Tout dépendra néanmoins de l'exposition des compagnies aux autres dettes européennes. La Grèce n'est pas la seul mauvais élève de la zone euro, l'Italie, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne sont aussi concernés par des plans drastiques de redressement des comptes publics, avec un possible rééchelonnement de leurs dettes, c'est-à-dire un non-remboursement d'une partie de leur dette, si des relents de faillite s'annonçaient.
Là encore, les compagnies tentent de rassurer l'opinion en affirmant une très faible exposition aux dettes irlandaise et portugaise. En revanche, CNP Assurances gère un actif composé de près de 9% de dettes italienne et espagnole, tandis que Generali France avance 12%. Si les obligations des Etats européens voient leurs valeurs boursières chuter sensiblement, ceci a peu d'incidence sur le rendement des fonds en euros qui constituent les contrats d'assurance vie. Le pays émetteur d'obligations doit en effet provisionner sa dette, ce qui garantit in fine le rendement. Ou du moins une partie du rendement, car la provision est revue à la baisse quand la santé économique du pays bât de l'aile. Dans ce cas, seul l'assureur peut sur ses fonds propres garantir les sommes à l'assuré.
Le scénario de la faillite d'un assureur reste une hypothèse. Peu probable en France où l'Etat ferait tout pour soutenir la compagnie en défaillance. Notre pays est par ailleurs doté d'un fonds de garantie des assurances qui couvre à hauteur de 70 000€ pour chaque contrat.