Banque et assurance : ce qui vous attend en janvier 2019

Banque, assurances, complémentaire santé,...les dépenses contraintes grèvent le budget des Français. Alors que les revendications sur le pouvoir d'achat vont bon train, voici un aperçu des changements attendus pour janvier 2019.
Tarifs bancaires
Les banques se sont engagées à ne pas augmenter leurs tarifs pour l'année 2019. Ce gel des grilles tarifaires intervient à la suite d'une réunion le 11 décembre dernier à l’Élysée entre les grands groupes bancaires et l'exécutif. Les établissements qui avaient déjà annoncé des ajustements reviendront sur leur politique conformément aux engagements pris par la Fédération Française Bancaire. Toujours en réaction au mouvement des Gilets Jaunes, le gouvernement a demandé aux banques de faire un effort en faveur des clients en situation financière fragile (plafonnement des frais d'incidents de paiement). Les établissements ont également promis de faciliter le financement des clients souhaitant acquérir un véhicule propre ou des équipements pour la maison permettant des économies d'énergie.
Assurance emprunteur
Mercredi 19 décembre, en première séance de l'examen final du projet de loi de finances 2019, l'Assemblée Nationale a voté un amendement visant à rétablir l'élargissement de la taxe sur les contrats d'assurance de prêt, contre l'avis des sénateurs tombé la semaine précédente. Il s'agit concrètement d'appliquer la taxe de 9% à l'ensemble des garanties, non plus seulement aux garanties invalidité/incapacité et perte d'emploi. Jusque là exonérée, la garantie décès qui compte pour deux tiers du montant de la cotisation sera assujettie à la taxe dès le 1er janvier. Seules les nouvelles souscriptions sont concernées. Le surcoût moyen est estimé à 44€ par an pour un contrat standard. Selon le courtier Magnolia.fr, l'augmentation se chiffrera entre 1% et 5% selon les profils d'emprunteurs, les plus pénalisés seront bien entendu les personnes présentant des risques aggravés de santé et les professions à risques.
Assurance habitation
Le poids des catastrophes naturelles va encore une fois générer une augmentation des cotisations de MRH (Multirisque habitation). Selon le cabinet Fact & Figures, la hausse des tarifs devrait osciller en moyenne entre 1% et 2%, mais elle pourrait aller jusqu'à 5%. Pour certaines compagnies, 2018 aura été le pire millésime en terme d'indemnisation, avant l'année 2009 pourtant marquée par une tempête historique qui avait touché le sud-ouest de la France (tempête Klaus). Selon la Caisse centrale de réassurance, un dispositif public français spécialisé dans les catastrophes naturelles, le coût des phénomènes climatiques extrêmes pourrait doubler d'ici 2050 (hors tempêtes en France métropolitaine qui font l'objet d'une garantie spécifique).
Assurance auto
Les assureurs auto ont annoncé des augmentations dans des proportions similaires. La hausse de la sinistralité climatique est là encore impliquée. Les épisodes de grêle et d'orages violents des mois de mai et juin ont engendré un nombre accru d'indemnisations pour bris de glace. S'y ajoutent les inondations de janvier et février qui ont entraîné une hausse des pertes totales de véhicules. L'inflation des coûts des pièces détachées (+1,8% sur un an) est également prise en compte.
Complémentaire santé
Sommées par le gouvernement de faire un effort en faveur du pouvoir d'achat des Français, comme cela a été demandé aux banques, les compagnies d'assurance santé (mutuelles, assureurs et institutions de prévoyance) ont affirmé que les hausses de tarif ne seront pas liées à la mise en place du reste à charge zéro en optique, dentaire et audiologie, une mesure qui doit permettre à chaque assuré d'accéder à des soins de qualité sans reste à charge à compter de 2019. La semaine dernière, la ministre de la Santé Agnès Buzyn les a accusées de saisir le prétexte de cette réforme pour augmenter leurs tarifs. La réunion du mardi 18 décembre à l’Élysée s'est soldée par un engagement portant sur le gel des frais de gestion et sur des propositions à formuler rapidement pour limiter l'augmentation des primes. Les frais de gestion représentent 20% voire plus des prestations versées par les organismes complémentaires, ce qui alourdit les tarifs des assurés. Les députés ont été bien inspirés de supprimer du projet de loi de financement de la Sécu l'augmentation de la taxe sur les contrats de santé complémentaire, ce qui aurait engendré un coût supplémentaire de 1,5 milliard d'euros pour les organismes et fait peser un risque aussi lourd sur le pouvoir d'achat de la communauté des assurés.

Par Hervé Labatut, le vendredi 21 décembre 2018