19/01/18

Santé : la pathologie cardiovasculaire, première cause de mortalité chez la femme

Les 28èmes Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie se tiendront à Paris du 17 au 20 janvier. Ayant pour thème central cette année "Cœur, Vaisseaux et Métabolismes", cet événement réservé aux professionnels de santé est l'occasion de rappeler les spécificités du risque cardiovasculaire chez les femmes, de plus en plus victimes de pathologie coronaire.

Maladies cardiovasculaires, pas d'égalité homme/femme

En France, la pathologie cardiovasculaire constitue la première cause de mortalité chez les femmes. Une information que les intéressées ignorent : si on les interroge*, elles répondent spontanément "cancer du sein". Or, les maladies cardiovasculaires tuent 8 fois plus les femmes que le cancer du sein, et plus que tous les types de cancer réunis. En France, une femme sur trois décède d'un AVC (accident vasculaire cérébral), d'un IDM (infarctus du myocarde) ou d'une maladie vasculaire. 

Alors que le nombre d'hommes hospitalisés pour infarctus régresse, grâce à une meilleure prise en charge des pathologies de longue durée (diabète, cholestérol, hypertension artérielle), les femmes de moins de 50 ans admises pour un infarctus sont trois fois plus nombreuses aujourd'hui qu'il y a quinze ans. Si les hommes représentent toujours la majorité des patients admis en soins intensifs pour syndrome coronaire aigu (SCA), les femmes accusent un taux de complications plus élevé et des pronostics plus défavorables. 

Les femmes sous-estiment le risque cardiovasculaire

Les messages de prévention qui ciblent uniquement les hommes depuis des décennies sont en partie responsables d'une prise de conscience insuffisante des risques cardiovasculaires chez la femme. On a longtemps pensé que les femmes étaient protégées des maladies cardiovasculaires grâce à leurs hormones et à leurs comportements plus sains. Après 50 ans, les modifications hormonales liées à la ménopause augmentent les risques d'hypertension et de diabète, ce qui accroît les risques de maladie coronaire. Les femmes sont elles aussi de plus en plus coupables d'habitudes délétères : tabagisme, alcool, sédentarité, mal bouffe, stress...dans 8 cas d'infarctus du myocarde chez la femme, le tabac est incriminé. Dans 80% des cas d'infarctus du myocarde avant 50 ans, la victime était une fumeuse. Ces facteurs de risque liés à l'hygiène de vie sont plus néfastes pour les femmes, car leurs artères sont plus étroites que celles des hommes, et les plaques d'athérome de nature différente, ce qui provoque des accidents cardiovasculaires plus soudains et plus graves.

*Sondage Opinion Way réalisé en mars 2017 pour l'association Ajila qui a lancé la campagne de prévention "Sauvez le cœur des femmes" 


Gerard Mihranyan

Par , le vendredi 19 janvier 2018


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