13/06/18

Mutuelle : trop chère à cause des frais de gestion

Votre complémentaire a beaucoup augmenté ces dernières années ? Une nouvelle enquête de l'UFC-Que Choisir vous informe pourquoi : une avalanche de frais de gestion qui contribue à la hausse de près de 50% des cotisations depuis 2006 ! 

Dérive des frais de gestion

Les organismes de complémentaire santé se seraient bien passés de cette nouvelle attaque portée par UFC-Que Choisir, alors qu'un accord avec les pouvoirs publics sur la mise en place du reste à charge zéro en dentaire, optique et audioprothèse est en passe d'être négocié. L'association de consommateurs dénonce l'envolée des cotisations pour les assurés, trois fois supérieure à l'inflation depuis 2006. En 2016, une prime moyenne s'élevait à 688€ par an, contre 468€ en 2006, soit +47% en une décennie. 

Certes, les organismes ont subi une hausse de la fiscalité sur les contrats (de 2,56% en 2006 à 13,27% en 2011), mais celle-ci contribue pour moins d'un tiers à celle des cotisations. En cause, les frais de gestion et de communication : ils représentaient 20% des cotisations hors taxes en 2016, dont près de 39% affectés à la publicité. A elle seule, la hausse des frais de gestion agrège 36% de l'augmentation des cotisations depuis 2010.

Certains organismes sont moins vertueux que d'autres : les frais de gestion des contrats individuels oscillent entre 9,1% et 42,2% des cotisations.

En moyenne, 66% des cotisations de mutuelle santé individuelle sont redistribuées sous forme de prestations à la communauté des assurés.  

Manque de lisibilité des garanties

A cette explosion des coûts, s'ajoute un manque de lisibilité des garanties, ce qui compromet la comparaison pour les consommateurs et s'apparente à un déni de concurrence. 80% des "mutuelles" n'emploient pas de langage commun malgré les engagements pris en 2010 par la profession pour rendre les contrats transparents et compréhensibles. L'expression des remboursements se révèle confuse dans 38% des documents commerciaux étudiés, l'assuré ne pouvant faire une distinction nette entre la prise en charge de la Sécu et celle proposée par le contrat complémentaire. L'association observe également que la majorité des organismes (62%) continue d'utiliser des pourcentages au-delà de 100% pour les soins dentaires, ce qui ne permet pas de connaître à l'avance la montant des remboursements. Un constat qui fait écho à un récent sondage mené par l'UFC Que Choisir : 37% des assurés interrogés jugeaient les garanties de leur contrat de santé complémentaire illisibles.






Francesco Romanello

Par , le mercredi 13 juin 2018


Partager cet article :