8/11/19

Assurance : les emplois les plus recherchés en assurance

La France est le premier marché européen de l'assurance avec quelque 146 000 salariés. Domaine vaste et porteur pour l'emploi, le secteur est soumis ces dernières années à une réglementation accrue, conséquence de la transposition des directives de l'UE et du développement des activités en ligne. Un cabinet de recrutement a voulu savoir quels sont les profils actuellement les plus demandés par les sociétés d'assurance.

Dans son édition 2020 de son étude de rémunérations, PageGroup, cabinet de recrutement et d'intérim spécialisés, analyse près de 800 salaires répartis sur 24 secteurs d'activité dont l'assurance. Cette vaste étude nationale rend compte des évolutions de salaires, observe les nouvelles opportunités sur le marché et décrypte les attentes des recruteurs. Dans un monde en pleine mutation marqué par les (r)évolutions technologiques permanentes, certains métiers, pour ne pas dire la plupart, sont exposés à l'obsolescence des compétences. Les besoins des entreprises changent et avec elles les qualifications des candidats et les méthodes de recrutement. L'adaptation est polarisée : d'un côté une stratégie d'acquisition nouvelle, de l'autre, des candidats dans l'attente du job idéal, celui qui réussit le juste équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Arrivée des assurtechs

Domaine en constante évolution, l'assurance est confrontée à des phénomènes de diversification et de regroupement. Comme dans d'autres secteurs où la pression concurrentielle est forte, la performance commerciale est une des grandes priorités des acteurs du marché français, premier en Europe (post-Brexit) et cinquième mondial. Deux autres données majeures sont à retenir :

  • l'assurance vie affiche un encours de 1 700 milliards d'euros ;
  • les assureurs ont perçu +3,4% de cotisations en 2018.

Cette augmentation d'activité est en grande partie imputable à la hausse des tarifs en assurance santé et assurance dommages, qui renvoie elle-même à la hausse de la sinistralité. 

En 2019, c'est l'entrée en force des assurtechs qui bouscule la profession. Visibilité des produits, nouveaux canaux de distribution, facilité d'accès aux offres, souscription en ligne, les start-ups de l'assurance innovent et bouleversent le business model des acteurs traditionnels, obligés de se réinventer, d'investir dans le digital voire de s'associer à ces jeunes pousses par le biais de partenariats ou de participations financières. Pour résister face à une concurrence en perpétuel mouvement, les compagnies traditionnelles doivent recruter de nouvelles compétences dans les trois postes désormais complémentaires et indissociables : les services commercial, marketing et data (IT). Plusieurs fonctions sont vivement recherchées par les recruteurs, parmi lesquelles :

  • commercial assurance collective : avec 2 à 5 ans d'expérience, la rémunération est comprise entre 40 000€ et 50 000€ bruts par an.
  • téléconseiller : avec 2 à 5 ans d'expérience, le salaire oscille entre 24 000€ et 27 000€ par an.
  • chef de produits : avec 5 ans d'expérience, le salaire va jusqu'à 50 000€ par an, entre 5 et 15 ans, il peut atteindre 70 000€/an.
  • responsable marketing : la rémunération grimpe entre 65 000€ et 95 000€/an pour 5 à 15 ans d'expérience.


Adaptation à la réglementation

Le secteur de l'assurance fait face à un environnement réglementaire de plus en plus dense et complexe, qui implique de former les personnels et de s'entourer des bons collaborateurs pour respecter les contraintes imposées par le régulateur. Après les normes comptables de l'IFRS dès 2005, référentiel applicable aux sociétés cotées sur un marché européen (IFRS 9 pour les instruments financiers, IFRS 17 pour les contrats d'assurance), est apparue en février 2016 la DDA (Directive sur la Distribution d'Assurances), nouvelle directive européenne qui vise à uniformiser les standards pour la distribution des produits d'assurance dans le but de renforcer la protection du consommateur. Dernière couche de ce millefeuille indigeste, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), effectif à compter d'octobre 2018 : chantier colossal pour les assureurs et les intermédiaires, ce règlement de l'UE qui constitue le texte de référence en matière de protection des données à caractère personnel oblige les professionnels à adopter de nouveaux référentiels pour se mettre en conformité. L'opportunité est offerte à deux métiers de faire valoir leurs expertise :

  1. le chargé de conformité : on retrouve ce garant des procédures principalement en assurance vie, en particulier sur les actions portant sur la lutte anti-blanchiment et les lutte anti-terrorisme. Sa rémunération oscille en 40 000€ et 50 000€ bruts/an à plus de 5 ans d'expérience.
  2. le souscripteur cyber : spécialisé en responsabilité civile professionnelle et cyber, sa mission est de déterminer la nature des sinistres chez ses futurs clients, de traduire le risque en contrats (généralement collectifs), de mettre en place les nouvelles affaires et de suivre les clients. Le salaire minimum en début de carrière va de 35 000€ à 45 000€/an, pour atteindre 75 000€ pour les profils expérimentés. 

Ce type de compétence est rare, car les couvertures cyber sont encore récentes, raison pour laquelle les compagnies peinent à trouver des candidats qualifiés.


L'étude complète peut être consultée grâce au lien : https://www.michaelpage.fr/sites/michaelpage.fr/files/etude-remunerations-michaelpage.pdf


Hervé Labatut

Par , le vendredi 8 novembre 2019


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